Le dernier stop, et non des moindres, qui conclut l'épopée patagonienne est la ville d'El Chaltén, ville récente construite pour le tourisme et Eldorado des amoureux du trekking.


Pour reposer mon pied et mon genou, nous resterons le premier jour à explorer des miradors non loin de la ville. Surtout que le lendemain nous avons décidé d'attaquer nos 3 jours de rando en autonomie pour aller jusqu'au "Cerro Chaltén" ou Fitz Roy (renommé ainsi par ce bon vieux Francisco Moreno).


La première étape est de rejoindre le camping d'Agostini installé à côté de la laguna Torre. On commence le sentier de manière très tranquille sous un soleil radieux, les paysages sont assez différents c'est top et pas lassant. Arrivés assez tôt, on s'installe près d'une rivière et on rejoint la lagune pour y déjeuner. On profite du moment avec la vue sur le glacier juste au dessus de la lagune. On se dirige ensuite vers le mirador : il faut passer sur une dune et contourner la lagune. C'est beaucoup plus ventu de ce côté là ! Au bout d'1h, on y est et on peut l'observer sous un angle différent. Ça se couvre très rapidement et la descente est hyper technique : encore ce vent Patagonien qui souffle énormément !! La nuit ne sera pas très réparatrice mais le petit déj' au bord d'une lagune, déserte et zen sera requinquant pour commencer en douceur une journée de trek. Seul un bon café chaud manque à l'appel pour que l'instant soit parfait !


L'idée de cette seconde journée était de rejoindre le camping Poincenot, camping juste en contrebas du Fitz Roy. Les paysages sont tout aussi beaux que la veille. Nous arrivons au camping un peu avant 16h. On est tellement impatients que l'on décide d'aller voir le Fitz Roy, point d'orgue de notre trek. Un peu plus d'une heure d'ascension et nous arrivons en haut. C'est somptueux, et ce malgré de gros nuages qui viennent entourer ce bloc massif de granite. A ce moment le Chaltén "Rocher qui fume" porte bien son nom tant la fumée semble s'enrouler autour de son point culminant. Nous continuons avec une lagune en contrebas, c'est grandiose. Le temps de se retourner et les nuages ont disparus, c'est maintenant une vue complètement dégagée qui s'offre à nous. Nous resterons facilement 1h à le contempler avant de redescendre. Et quelle descente, il faut une concentration de tous les instants pour ne pas rater un appuis et finir en roulé boulé. C'est interminable... Au point qu'on se demande si on va vraiment le retenter demain pour le levé de soleil ! Mais on est venu là pour profiter de tous les instants même si c'est dur. C'est donc un réveil à 6h00 dans le gaz complet qui nous attend. Le temps de sauter dans nos fringues, de mettre la frontale et on y va. C'est extrêmement dur, le souffle n'y est pas (Merci la vento de secours), les jambes non plus et le sentier est détrempé. C'est si éprouvant, on avance pas après pas. Heureusement le mental est là et c'est le soleil que l'on voit se lever derrière nous qui nous booste pour ne pas nous relâcher. Une fois en haut, une dernière montée et on y accède enfin !! Le Fitz est un peu sous les nuages mais ça reste magique. Il avait dû bien neiger pendant la nuit car tout est bien plus blanc qu'hier. 1/2h plus tard, le spectacle commence : les lumières orange et jaune du soleil commencent à se refléter sur le sommet aux alentours de 7h30 c'est dingue !! Le temps de savourer le moment et notre petit déjeuner que nous sommes pris par une vague de froid intense : dernière nous se dresse un énorme nuage, c'est la neige qui arrive !! On attend de ne plus sentir nos doigts pour se décider à redescendre.

Après une petite rando d'1h30 dans les environs, on décide de lever le camp. Le sentier du retour s'avèra plutôt tranquille, ce qui ne sera pas pour nous déplaîre après le réveil matinal ! Sur les derniers kilomètres, on a une vue plongeante sur le parc et les montagnes entrecoupés de lacs aux couleurs vives. On arrivera à El Chaltén en milieu d'aprem, un peu épuisés de nos 3 jours mais ravis. Malgré tout, le soir on trouvera la force de sortir pour aller à la soirée de la fête du trekking. Au programme, battle de rap, bières et concert de Tonolec (groupe chilien). 


Le lendemain une autre randonnée nous attend : Loma del Pliegue Tumbado, un joli point de vue sur la Laguna Torre et le Fitz Roy avec quand même 1k de dénivelé pour 4h de rando

Le chemin est superbe, la montée est continue et plutôt facile. Malheureusement en sortie de végétation et avant d'attaquer la rocaille, on se rend compte que la dernière partie du sentier est balayée par le vent et la neige. On s'équipe et vamos ! Arrivés en haut c'est ultra couvert, on n'y voit pas grand chose. Ça se gâte très vite et il commence à bien neiger. Après avoir déjà perdu 4 doigts de pieds, on redescend rapido, au point de courir dans la descente pour rejoindre la petite forêt abritée. De retour en milieu d'aprem à l'auberge, on décide d'attendre notre bus du soir autour d'une bière et de faire le bilan sur notre parcours.


La Patagonie Argentine s'arrête donc ici avec des paysages comme rarement vus & des randonnées qui nous auront totalement marquées tant sur le plan physique que visuelle. C'est sûr, niveau appréhension du voyage, il y a eu un avant/après Patagonie.

Place à la fameuse carretera australe pour la suite !


Anectode : on croisera sur une partie des chemins des coureurs car nous tombons en même temps que la fête du trekking et un trail part justement du camping où nous étions pour rejoindre la ville. Du coup, on doit partager les sentiers étroits avec des coureurs que l'on ne voit pas venir, c'est chaud. Ça nous donnera l'envie de partir à toute vitesse en les suivant mais ça nous rendra aussi nostalgique en nous rappelant que nous allons rater le trail d'Erquy cette année... 😪